C'est l'été : retour sur les coups de cœurs du Café littéraire à emporter partout avec vous !

Les beaux jours sont arrivés, le parfum des vacances embaume les pensées, vous pouvez emprunter autant de documents que vous le souhaitez pour l'été : ne serait-ce pas le moment de préparer vos valises littéraires ?



Si vous hésitez encore sur les titres à emporter avec vous, voici quelques pistes parmi les documents qui ont été sélectionnés à l'occasion des derniers "Cafés littéraires" de la Médiathèque. Cette année fut particulièrement riche en émotions avec cinq rendez-vous et deux rencontres exceptionnelles avec les auteurs Ingrid Astier et Olivier Bleys.

Commençons avec notre premier partenaire le théâtre Jean Vilar, avec lequel nous proposons depuis quelques années des lectures de textes d'auteurs qui seront adaptés au théâtre durant l’année.

Nos lecteurs ont eu le privilège d’écouter en petit comité la flamboyante Ingrid Astier nous expliquer sa façon de construire ses romans et d’entrer en immersion totale avec ses personnages.

Son petit éloge de la nuit, recueil de notes de lectures sur l’errance nocturne sous toutes ses formes, nous plonge en apnée dans les tréfonds obscurs où elle a tissé un livre labyrinthe qui explore les « arcs-en-ciel du noir ». Certains d’entre vous sont d'ailleurs peut-être allés voir l’interprétation sensuelle, impertinente et contemplative de ce voyage littéraire nocturne par Pierre Richard.

Autre découverte à Jean Vilar : l’adaptation théâtrale du roman incontournable et maint fois primé Réparer les vivants de Maylis de Kerangal. Ce livre est une réflexion éthique sur ce qu'est la vie comme l'ont indiqué Odile et Fabienne lors du "café littéraire" :

"Ce que j’apprécie dans ce livre, c’est la justesse du ton et le réalisme qui y est entièrement représenté. Car, même si on y parle de mort, curieusement, on y parle tout autant et surtout de la vie, du cœur comme organe, mais surtout comme le siège des émotions. On entre dans la salle d’opération, pour la technique, et dans les cœurs, celui de Simon Limbres en état de mort cérébrale, mais pas seulement. On pénètre aussi celui de tous les protagonistes : parents, sœur, amis, et de tous les praticiens. Un mot résume l'ensemble : respect."

"Après une adaptation cinématographique plutôt réussie en 2016, c’est au tour d’ Emmanuel Noblet d’en assurer l’adaptation, l’interprétation et la mise en scène au théâtre Jean Vilar. J’ai eu la chance d’assister à une représentation il y a quelques mois. Dans un solo incandescent, avec ardeur et modestie il passe d’un personnage à l’autre de façon agile et convaincante. Il a reçu d’ailleurs un Molière dernièrement pour sa belle prestation."


Autre lieu suresnois incontournable : le MUS dans lequel se sont déroulés des échanges autour d'un café noir et brûlant au cœur de l'exposition "Aux origines du Grand Paris, 130 ans d'histoire".  Les lecteurs, plan en main, ont pisté les voleurs et malfrats en tout genre dans un Paris mystérieux et crapuleux.
Ainsi Emeline, devant la grande porte de l’Opéra, nous confie : 

"La plongée dans les coulisses de l’Opéra, la vie des chanteuses vedettes et du corps de ballet, la concierge au caractère affirmé et l’amoureux transi m’ont interpellée ! En partant sur les traces du Fantôme de l'Opéra, j’ai eu le sentiment d’avoir une visite privilégiée du merveilleux bâtiment de Charles Garnier. De plus, l’énigme est vraiment passionnante, mêlant réalité et mystères et donnant envie de repartir sur les traces laissées par ce curieux personnage hantant la salle de spectacle." Elle poursuit : " Ce café littéraire m’a permis également de faire découvrir Claude Izner et son roman sur l’exposition universelle de 1900 Le dragon du Trocadéro."

Avec l'arrivée du mois de mars et l'organisation du forum des femmes, la question de la condition féminine dans la fiction a été au cœur des discussions du "Café". Fabienne a fait le choix de la BD avec Culottées :

"Pénélope Bagieu, appréciée des internautes, réussit un tour de maitre avec sa série Culottées consacrée à des femmes, connues ou inconnues qui ont jalonné les siècles et qui ont réussi à bousculer les préjugés et les codes de la société en réalisant des choses, grandes ou petites, grâce à leur ténacité et inventivité. On découvre ainsi un large panel de guerrière, sirène, chamane, actrice et tutti quanti. Tout est véridique, ces femmes hors-norme ont vraiment existé. Traité avec humour et servi par un trait coloré et pelin de peps, on se régale. A consommer sans modération !".

On reste avec des femmes à fort caractère avec une oeuvre de la romancière algérienne Assia Djebar, critiqué par Agnès :

"Du recueil de nouvelles Femmes d’Alger dans leur appartement, écrit par Assia Djebar de 1958 à 2001, j’ai particulièrement aimé la nuit du récit de Fatima; le récit croisé de 4 femmes, la grand-mère, la mère, la fille et la bru. Sont ici évoqués la difficulté de vivre, la soumission, les joies, les révoltes, l’amour, la rigueur de la loi, le courage et les décisions qui font avancer. C’est une sorte de conversation fragmentée, intérieure, distante parfois mais toujours poignante, comme si la parole était déjà transgression. Assia Djebar dit d’elle qu'elle est une sourcière, ainsi écrit-elle : « longtemps, j'ai cru qu'écrire c'était s'enfuir, ou tout au moins se précipiter, sous ce ciel immense, dans la poussière du chemin, au pied de la dune friable... longtemps.» Assia Djebar est également dramaturge, poète et cinéaste. Elle a été la première Algérienne à entrer à l'École normale supérieure et à être élue à l'Académie française. Elle est une figure majeure de l'émancipation des femmes algériennes."

En avril, la Médiathèque faisait la part belle au voyage sous toutes ses formes. Qui dit voyage dit bien souvent rencontre... et parfois belle rencontre comme ce fut le cas avec l’écrivain voyageur Olivier Bleys ! Pour préparer sa venue tous les participants du "Café littéraire" ont étudié pendant tout le mois son œuvre pendant tout le mois pour préparer sa rencontre. Le jour J le succès a été au rendez-vous et cette soirée passionnante s'est prolongée tard dans la nuit tant notre hôte s’est révélé captivant.


Retrouvez ci-dessous trois des coups de cœur de nos participants :

Isabelle au sujet de Concerto pour la main morte : "Même si la vie est dure (nous sommes en Sibérie, les soviets et Staline sont passés par là) il y a de l'entraide et de l'espoir. J’ai trouvé belle la fin du roman car les deux personnages choisissent leur destin même s'il peut surprendre (ou pas)."

Marie-Thérèse sur Haut vol : "J’aime beaucoup ce genre d'ouvrage que je trouve très fouillé, très documenté, très réaliste, avec ce qu'il faut de poésie, d'humanité, de vices et de désespoir. Olivier Bleys a la faculté de rendre belles les choses les plus banales. J’ai freiné des quatre fers pour achever les vingt dernières pages. "

Françoise a été séduite quant à elle par Le maître de café : "J’ai vraiment apprécié ce roman, sûrement parce que je suis une inconditionnelle du café depuis ma plus tendre enfance, mais pas que. J'ai particulièrement aimé la fin qui dévoile le mystère sous-jacent tout au long du roman. Grandiose, un beau roman d'amour."



Enfin pour terminer l'année en beauté un dernier rendez-vous a été fixé au mois de juin autour d'un thé... glacé. Sous les parasols fuchsia de la terrasse nouvellement inaugurée à la Médiathèque la discussion a porté sur des livres à glisser dans vos valises entre deux maillots de bain :


"Les pieds sur le bureau est un livre drôle, sympathique et frais. Pénélope vient de trouver son premier emploi comme secrétaire dans une maison d'édition. Toute à sa joie, elle découvre très rapidement la vie cocasse et remplie de cancans des employés de bureau. Tout l'humour et le talent de Nicole de Buron se retrouvent dans cette comédie légère et pétillante sur le monde du travail. Si vous lisez attentivement ce livre (où l’auteur vous révèle les secrets d'un grand magazine féminin) vous pourrez, comme elle, y devenir chef de service, ce qui vous donnera le droit d'étendre VOS pieds sur VOTRE bureau." - Sandra

"World without End (Un monde sans fin) de Ken Follet, est la suite des Piliers de la terre mais qui peut néanmoins se lire indépendamment. Un monde en pleine mutation entre amour guerre et peste noire." - Bruno

"Dans Cézanne un grand vivant nous sommes témoins de la confrontation de l'écrivain Charles Juliet avec l’œuvre de Cézanne. Un face-à-face et un échange entre solitaires passionnés. J'ai trouvé cette réflexion sur la création artistique intéressante. Ce livre m'a évoqué La carte et le territoire de Houellebecq qui se passe également dans le milieu de l’art contemporain." - Sophie


"J'ai adoré Au revoir là-haut de Pierre Lemaitre. Il s’agit de l’amitié immense entre deux poilus pendant la Première Guerre mondiale. Outre une réflexion politique sur le parti que certains individus
peu scrupuleux ont dû tirer de cette hécatombe de 14-18, c'est un récit bouleversant plein de pudeur, de générosité et de poésie. Un livre profondément humain tant par la personnalité des deux héros et la relation qui les unit que par le traitement des personnages secondaires. A noter que ce roman a été adapté en BD dessinée par Christian De Metter. Dans un tout autre genre j'ai aussi apprécié Dans les forêts de Sibérie de Sylvain Tesson qui retrace six mois d'aventure au cœur de la Taïga sibérienne. Un récit réflexif sur la solitude et la nature." - Agnès D.

"Tout le monde connait Anne Frank mais pas Eva. Et pourtant. Sur quatre mois en 1944 elle écrivit son journal depuis le ghetto d’Oradea, en Transylvanie. Les restrictions et la menace qui pèsent sur les Juifs d'Oradea sont omniprésents. Déportée en juin 1944, Eva est morte à l'âge de 13 ans. Un récit poignant, méconnu et traduit récemment en français." - Marie-Thérèse

Enfin Gérard a rappelé que l'été peut aussi être le moment idéal pour se (re)plonger dans des classiques avec notamment Giono et sa veine littéraire sans pareil à retrouver dans Un roi sans divertissement ou dans Le hussard sur le toit. Le lecteur passionné a aussi évoquée Alexis Zorba de Nikos Kazantzaki (dont a été tiré le célèbre film Zorba le grec) et très émouvant tome neuf de la correspondance de Chateaubriand, défenseur des causes perdues sachant qu’elles sont perdues.


Amis lecteurs rassasiés de mots, d’histoires petites ou grandes, nous vous donnons rendez-vous à la rentrée !

Agnès R., Fabienne et Sandra

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