Des bibliothécaires... jardiniers !

Vous ne vous en doutiez sûrement pas mais vos bibliothécaires sont un peu des jardiniers ! Quelques explications.

Régulièrement, ils « désherbent » la Médiathèque ! « Désherber » consiste à enlever des rayons les documents abîmés ou obsolètes. Il est essentiel de renouveler en permanence les livres, les DVD, les CD pour que l’offre reste adaptée à vos besoins. Comme dans le jardinage, il s’agit de faire primer la qualité sur la quantité. Les bibliothécaires n’hésitent pas à supprimer les « mauvaises herbes », c’est-à-dire les documents trop vieux, au contenu erroné ou qui ne vous intéressent plus. Cela fait partie du métier au même titre que la préparation des commandes de nouveaux documents. Dans La sagesse des bibliothécaires, Michel Melot déclare : « Nous sommes des jardiniers créant des bibliothèques-jardins plutôt que des bibliothèques-mausolées. » Oui, les bibliothèques d’aujourd’hui sont vivantes. À Suresnes, chaque semaine de nouveaux documents arrivent en rayon et d’autres en sortent : moins serrés, ils respirent mieux, comme les plantes ! « Si l’on n’abat pas les arbres d’une forêt, elle devient impénétrable », rappelle aussi Michel Melot.


Le désherbage en bibliothèque se pratique sans herbicide et sans binette ! Cependant, tout comme il existe des techniques de jardinage, il existe des techniques de désherbage. On ne retire pas des rayons n’importe quels documents. On les étudie un par un pour voir combien de fois ils ont été empruntés ces dernières années, s’ils sont encore d’actualité, si l’on propose d’autres documents similaires… On tient également compte de vos demandes régulières sur certains sujets, de l’équilibre et de la complémentarité des collections… L’élimination ne se décide pas à la légère. D’ailleurs, beaucoup de documents sont finalement rachetés, soit parce qu’ils étaient simplement en trop mauvais état, soit parce qu’il existe une nouvelle édition mise à jour (en particulier pour les livres documentaires).



En bref, le désherbage, ça sert à :

- Faire de la place.
Nous souhaitons vous donner accès aux dernières nouveautés et comme nous ne connaissons pas encore la formule magique qui permet de pousser les murs, il faut régulièrement enlever des documents plus anciens ! Aérer les rayonnages permet aussi de mettre en valeur certains documents, sur des présentoirs par exemple, pour ceux cherchent des conseils et des suggestions.

- Actualiser les collections.
Tous les documents que nous mettons à disposition doivent fournir des informations fiables, doivent refléter l’évolution des connaissances dans tous les domaines et l’évolution des différents courants artistiques, littéraires, musicaux…

- Proposer des documents toujours en bon état, pour que la bibliothèque reste attrayante et que vous ayez envie de venir y passer un moment, de fureter dans les rayons, de faire des découvertes...


À Suresnes, le désherbage est encadré par une délibération municipale, qui a été actualisée en juin dernier. Elle autorise notamment la Médiathèque à faire don des documents retirés des rayons à des associations. Deux organismes en bénéficient principalement : Frater’cité, l’association du quartier Liberté, et Recyclivre, une entreprise engagée dans une démarche sociale et solidaire.
Les documents qui ne sont vraiment plus utilisables sont jetés (et recyclés si c’est possible). On parle alors de « pilon ».

Malgré tout, cela vous fera peut-être un peu mal au cœur de savoir que nous jetons certains livres… Au premier abord, c’est une pratique qui peut déranger, tant on peut être attaché affectivement aux livres. Il faut dire que ce sont des objets presque sacrés dans notre société, bien plus que les CD et DVD. Jeter un livre pourrait nous donner l’impression de faire outrage à son auteur. En réalité, quand on jette un exemplaire, on ne fait pas disparaître l’œuvre, qui existe sur beaucoup d’autres supports (y compris numériques), en bien d’autres lieux, et souvent dans de multiples éditions. Il faut aussi savoir qu’un exemplaire de chaque livre édité en France est gardé à la Bibliothèque Nationale, qui conserve tout le patrimoine écrit. Rien n’est perdu. En revanche, les bibliothèques municipales comme celle de Suresnes n’ont pas de mission de conservation. C'est un lieu d’information, de culture et de loisirs qui s’adapte à vous en permanence !

Aline

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